Les troubles psychotiques
et dans le spectre de la schizophrénie
Que sont ces troubles?
Actuellement, on reconnaît dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), cinq troubles psychotiques et du spectre de la schizophrénie : le trouble de la personnalité schizotypique, le trouble psychotique bref, le trouble schizophréniforme, la schizophrénie et le trouble schizo-affectif. Tous ces troubles ont pour caractéristique commune la présence d’anormalités dans au moins une de cinq catégories de symptômes.
Les cinq catégories de symptômes sont les suivantes :
Les idées délirantes sont des croyances fermes et erronées qui ne changent pas même en présence de preuves que la très grande majorité considère comme des preuves évidentes et incontestables de la fausseté de cette croyance. Ces croyances sont souvent liées à un thème: de persécution (c.-à-d. être harcelé par une organisation), de références (c.-à-d. quelqu’un essaie de leur envoyer un message via la télévision), de grandiosité (c.-à-d. elles ont une capacité ou un pouvoir unique), érotomaniaque (c.-à-d. croire faussement que quelqu’un d’autre est en amour avec soi) ou autre.
Les hallucinations sont des expériences sensorielles très réalistes qui se produisent involontairement et en l’absence de stimuli externes. Les hallucinations sont le plus souvent auditives (c.-à-d. entendre des voix), mais elles peuvent être visuelles, somatiques, olfactives, gustatives ou psychiques.
Le discours désorganisé se manifeste par des phrases incohérentes, le passage rapide d’un sujet à un autre, des propos inintelligibles, un discours décousu et l’élaboration de réponses non liées aux questions posées.
Le comportement désorganisé ou catatonique se manifeste sous forme d’actions bizarres ou sans but. Parfois, la personne peut devenir agitée, hostile ou agressive.
Les symptômes négatifs comprennent l’anhédonie et la diminution marquée d’expression d’émotions tant dans les expressions faciales, les intonations de la voix et le langage non verbal. L’anhédonie est la diminution de l’habileté à ressentir du plaisir lors d’activités agréables. Elle peut également être accompagnée d’une diminution des activités sociales, des initiatives et des activités orientées vers un but. Les symptômes négatifs peuvent aussi se manifester par une diminution de l’hygiène et des soins personnels.
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Quels sont les impacts sur l’entourage?
La phase active ou le premier épisode psychotique est très difficile à vivre pour l’entourage. La famille et l’entourage peuvent trouver que la personne n’est plus la même, qu’elle a changé du tout au tout. L’apparition des symptômes peut être très inquiétante, voir perturbante, et générer de la détresse. Par ailleurs, suite au premier épisode psychotique et au diagnostic, la famille joue souvent un grand rôle dans le rétablissement et peut ressentir un fardeau ou un certain deuil. Les troubles psychotiques et du spectre de la schizophrénie, tout comme beaucoup d’autres troubles, font l’objet d’une importante stigmatisation et mécompréhension. Cette réalité affecte aussi les familles qui y sont confrontées.
Bien que la schizophrénie soit une maladie du cerveau, dans la majorité des cas, les individus affectés parviendront à une rémission en contrôlant bien leurs symptômes ; ils pourront fonctionner et contribuer à la société. Il faut toutefois noter que plus un individu est pris en charge rapidement, meilleures sont ses chances de rémission.
Durant un épisode psychotique, la communication avec la personne vivant la psychose peut être très difficile notamment parce que les personnes vivant avec la schizophrénie utilisent parfois des mots qui n’ont aucun sens pour les autres. Cependant, les personnes vivant avec la schizophrénie sont habituellement conscientes de ce qui se passe autour d’elles, même si elles ne semblent pas écouter. Certaines stratégies peuvent améliorer la communication dans ces moments.
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Et chez les personnes âgées?
Les troubles psychotiques et du spectre de la schizophrénie commencent généralement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Seul le trouble psychotique bref apparaît en moyenne un peu plus tard, autour de 30 ans.
Chez les personnes âgées atteintes de schizophrénie, 20% n’ont plus de symptômes actifs à partir de 65 ans et 80% rapportent un niveau stable de symptômes. Ainsi, la maladie devient moins sévère avec l’âge. Cependant, les symptômes psychotiques sont relativement fréquents chez les personnes âgées qui n’ont pas de trouble psychotique ; ils sont toutefois souvent causés par d’autres maladies physiques, de la démence ou d’autres facteurs déclencheurs.